"il dottore del italia" - 100 jours à la tête du pays

Publié le par lenversduMonde

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                            ALDEADLE/ Flickr, Licence CC

 

 

 

Cela fait 100 jours que Mario Monti a pris la place du sulfureux Silvio Berlusconi, l’occasion d’un premier bilan à chaud  des actions du technocrate italien adulé par la presse.

 

 

La liste de ses actions est impressionnante, à l’inverse de son style. Arrivé au pouvoir le 16 novembre, Mario Monti a déjà fait reculer l’âge de la retraite, rétabli la taxe immobilière et ouvert des pans entiers de l’économie à la concurrence.  Et ce n’est pas tout, il a interdit les licenciements « sans juste cause », il veut rétablir la taxe d’habitation pour les biens de l’Eglise et, d’ici à la fin mars, il veut mettre en place une « flexisécurité » à la danoise.

 

 

Celui que l’on surnomme « Ben Loden », en raison de son austérité extrémiste, a déjà fait beaucoup pour que les 1 900 milliards d’euros (soit 120% du PIB) de dette italienne ne constituent pas le tombeau économique de la péninsule.

 

 

Mais le « coup de maître » de Mario Monti est l’évasion fiscale. Véritable sport national, elle coûtait entre 120 et 150 milliards d’euros par an à Rome, Monti en a fait son ennemi public n°1. Les Fiamme Gialle (flammes jaunes, surnom des agents du fisc italiens) sont les nouveaux héros d’un pays où autrefois le resquilleur de l’Etat était sinon admiré, du moins jalousé. La droite dénonce même un « terrorisme fiscal ».

 

 

Paradoxalement,  les mesures de Mario Monti passent comme une lettre à la poste, contrairement à celles de son prédécesseur : « il dottore » n’a essuyé que quelques heures de grèves depuis sa promotion à la tête du conseil italien.  Et il est populaire avec ça ! Selon un sondage Ipsos, 69% des électeurs de gauche le préfèrent aux leaders de leurs partis respectifs.

 

 

Il connaît le même succès à l’international, où sa rigueur naturelle rassure les marchés.  C’est grâce à ses mesures que l’Italie a pu émettre sans problèmes 6 milliards d’euros d’obligations  à moyen terme, alors que sa note venait d’être dégradée par Moody’s.

 

 

Mais il faut se demander si son succès n’est pas, du moins en partie, dû à la rupture de style opérée avec Silvio Berlusconi.

Publié dans politique

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